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la « Journée mondiale sans achats ». SAMEDI

Publie le jeudi 26 novembre 2009 par Open-Publishing

Une responsabilité

Bernard Delattre, correspondant de "La Libre" à Paris

A l’approche des fêtes de Noël, et donc en pleine période de folie consumériste dans les grands magasins, c’est une initiative qui ne manque pas de sel. Samedi, en France comme dans d’autres pays, c’est… la « Journée mondiale sans achats ». Pour montrer qu’il y a autre chose dans la vie que consommer.

On peut consommer moins, mais on peut aussi consommer mieux, à savoir de manière plus écologiquement responsable. Il y a peu, le gouvernement a donné son appui à la publication d’un guide qui aide le Français moyen à s’y retrouver dans la jungle des écolabels. Ce n’est pas inutile puisque, en attendant 2011, lorsque les produits de consommation courante feront l’objet d’un affichage environnemental, ces écolabels permettent d’avoir une vague idée de l’impact de notre consommation. Sans oublier que, comme le disait l’autre jour la secrétaire d’Etat à l’Ecologie, Chantal Jouanno, « être un consommateur responsable, c’est prendre le temps de lire les étiquettes, de se poser les bonnes questions. C’est privilégier les produits locaux et de saison. C’est aussi préférer des produits labélisés ». Fastidieux ? « Je ne vis pas dans le pays de Candy, où tout est « beau et joli ». Je connais parfaitement le rapport au temps de notre société. Moi aussi, je suis speed. Mais je peux vous assurer que l’on n’a pas besoin de bloquer un créneau horaire sur son agenda pour jeter un coup d’œil sur une étiquette ».

L’Etat n’entend pas dicter les comportements, mais simplement « les éclairer ». Donc, « le jean qui vient de 15.000 kilomètres pourra toujours être acheté, mais au moins le consommateur saura qu’il en existe d’autres, qui ont moins coûté à l’environnement ». Dans cette logique, inciter les consommateurs à réorienter leur consommation est vu comme un moyen de faire pression sur les fabricants, afin qu’à leur tour ils commercialisent « de plus en plus de produits éco-conçus, moins nocifs pour la planète », au détriment des « produits poubelles, aux impacts désastreux ».

A cet égard, les associations de consommateurs en France citent souvent, et de manière très pertinente, l’exemple du téléphone portable. La durée de vie moyenne de ces appareils est évaluée à 18 mois. C’est proprement ridicule, écologiquement incorrect, techniquement sans doute pas du tout justifié, mais économiquement très rentable pour les fabricants : cela oblige le consommateur à de nouveau passer à la caisse, de prétendues innovations technologiques étant mises en avant pour mieux leur faire accepter ces dépenses incessantes.

En matière de téléphonie mobile également, il existe un écolabel (le TCO), qui assure le respect de critères relatifs notamment à l’efficacité énergétique ou à l’utilisation de métaux lourds. Reste à savoir que faire de ses anciens portables. Cela faisait un petit temps qu’on se posait la question. Et, en attendant, nos portables usagés s’amoncelaient. On a peut-être trouvé la réponse ce matin, au hasard d’une chronique sur la conso prise au vol sur une radio. On y parlait d’un système de recyclage solidaire pour téléphones, qui existe en France. Il permet au consommateur de gratuitement se débarrasser de ses vieux appareils tout en venant en aide à des associations caritatives. A première vue, cela avait l’air assez épatant.

http://parislibre.lalibreblogs.be/archive/2009/11/25/une-responsabilite.html