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L’insupportable référence permanente...
Publie le jeudi 15 mars 2007 par Open-Publishing2 commentaires
Dans une campagne qui traduit une fois de plus le niveau zéro de la pensée politique et de la réflexion dans notre beau pays où il est imposé de dire que "les français sont
intelligents", je m’étonne qu’aucun média objectif - s’il en reste - et de gauche, ne démonte une par une les références faites en parmanence par les candidats, et plus particulièrement par notre future dictateur SARKO, aux pays étrangers.
De quels pays parle-t-on ?
Des pays scandinaces ? Pays dans lesquels la population la plus privilégiée n’a pas pour seul but la fraude fiscale comme c’est le cas en France. Pays dans lesquels la population a compris et accepté depuis longtemps que pour bénéficier de l’état providence, il faut payer des impots, et beaucoup ! Et oui, contrairement à ce que l’on entend dire tout le temps, et qui n’est quasiment jamais démenti, le France n’est pas le pays dans lequel on paie le plus d’impots.
Je rappellerai par ailleurs juste une chose : 40 milliards d’euros de fraude fiscale en France pour l’année passée. Le détail de cette fraude est en outre révélateur. Et 40 milliards d’euros, ça correspond à quel chiffre que l’on nous renvoie constamment à la figure ? Ne serait-ce pas un certain déficit budgétaire ? Ou encore, ces 40 milliards ne pourraient-ils pas servir à combler un certain trou de la sécu, par exemple...
La France, notre pays, mon pays, que j’aime mais qui m’écoeure également tant une partie de sa population transpire le poujadisme (une invention française, tiens...), l’individualisme et la stupidité.
Comparons avec les pays étrangers. Mais comparons jusqu’au bout.
Parlons des syndicats, par exemple. Syndicats tellement puissants dans les pays scandinaves que tout contrat de travail est négocié directement entre les syndicats et les patrons. Là encore, regarder le taux de "syndicalisation" des salariés dans ces pays n’est pas difficile, et cela explique bien des choses sur la "paix sociale" qu’il y règne. Il est tellement de bon ton en France d’écouter Jean-Pierre Pernaud et autres parvenus incultes se plaindre en permanence des syndicats qui emmerderaient tout le monde, et qui prendraient tout le monde en otage.
Justement, le problème des syndicats en France est qu’ils n’ont aucun pouvoir. En tout cas pas le pouvoir de paralyser complètement le pays, comme c’est le cas dans les pays scandinaves, en Allemagne, et même aux USA ou en angleterre.
L’Angleterre, tiens, parlons-en.
Qui osera parler de tous les citoyens britaniques qui viennent se faire soigner en France, et qui souvent peuvent même bénéficier de la CMU alors que leurs revenus sont suffisamment élevés pour leur permettre d’acheter des maisons de plusieurs centaines de milliers d’euros. Comment se fait-ce ? Tout est pourtant parfait en Angleterre si l’on en croit Sarko, et même Ségo. Mais voilà, il suffit de laisser femme et enfants en France, et de continuer à travailler en Angleterre, et le tour et joué, du moment que madame ne travaille pas. Un ami généraliste près de chez moi dans le sud-ouest m’en parle régulièrement. Il s’étonne du nombre croissant d’anglais venant se faire soigner et bénéficiant de la CMU alors que tout de leur situation porte à croire qu’ils ne sont pas dans le besoin.
L’Angleterre, ce pays dont un nous vante les 4% de chômeurs. Ah, évidemment, quand l’indemnité chômage est de 90 EUR par semaine, on comprend que même le plus qualifié des chômeurs préfèrera laver des carreaux ou servir des pintes pour 200 EUR la semaine.
L’indeminté chômage, tiens. La France, ce pays merveilleux dont les plus riches critiquent en permanence la politique sociale jusqu’au jour où ils en ont besoin. C’est bien connu : "l’état n’a qu’à payer", y compris pour les fleurons du libéralisme qui veulent faire comme ils l’entendent, mais dont les problèmes sont systématiquement imputés à l’état et aux charges, ces fameuses charges.
Quel autre pays au monde a un plafond d’indemité chômage de presque 5500 EUR par mois ? Et oui, en France, un cadre supérieur, par exemple, qui se retrouve au chômage, peut percevoir jusqu’à 5500 EUR de chômage par mois si son salaire était à ce point élevé avant.
Mais cela, on n’en parle jamais. Etonnant, une fois de plus... Continuons de taper sur les plus faibles. Pour ça, c’est certain, aucune classe politique en europe ne semble meilleure que la notre.
Messages
1. L’insupportable référence permanente aux , 15 mars 2007, 08:29
un constat valable pour toutes les candidatures :
Nous devons exiger que les chômeurs, rmistes, précaires et autres laissés pour compte soient les seuls habilités à parler de l’urgence sociale. On s’évitera ainsi de lire ou entendre beaucoup de conneries dans la presse. On s’évitera ainsi de lire les saloperies des 125 merdeuses (dites "propositions") qui ne sont pas, et loin s’en faut, à la hauteur de l’état d’urgence sociale. Quand elle ne flirtent pas avec la droite. Parler de sécurisation des parcours professionnels c’est utiliser un langage technocratico-cornecul, c’est à dire de droite.
Valérie Baudot
valerie.baudot@wanadoo.fr .
Quel avenir pour les laissés pour compte ?
Encore une gauche qui nous fait peur..
http://www.pag69.org/
1. L’insupportable référence permanente aux pays voisins, 15 mars 2007, 08:42
Votre commentaire est hors sujet madame. Ce monsieur a pleinement raison. J’habite en Allemagne du Sud-Ouest dans le Baden-Württemberg, un des Länder les plus riches d’Allemagne, qui profite pleinement de la relance économique actuelle. Fortes de cette relance, les sociétés dépendant de la métallurgie (machines-outils, automobiles, électronique, ...) cherchent à revenir sur les acquis sociaux et à remplacer les 36h négociées par IGMetall par 40 h de travail (sans augmentation de rémunération) partout où c’est possible. Il faut savoir une chose : tout le monde n’est pas forcément syndiqué en Allemagne. Il est des sociétés où le taux de syndicalisation est très bas. Dans ce cas, le passage à 40 h se fait sans coup férir, les salariés ne se révoltent pas, baissent la tête et vont bosser 4 h de plus par semaine pour le même prix. Dans les sociétés où les syndiqués sont nombreux, cette augmentation du temps de travail ne passe pas. Pour combien de temps encore ? En Allemagne aussi on nous sert à toutes les sauces de regarder les pays voisins qui font mieux. L’Allemagne étant le pays où l’on paye le plus d’impôts, où le modèle social est le plus développé et coûte trop cher. Cet argument sert aussi vraisemblablement en Angleterre et dans tous les pays de l’UE. De toutes manières, personne ne va voir chez les voisins si c’est vrai ou faux.