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LE PROCESSUS DE WASHINGTON DENONCE, ET LES PROPOSITIONS DU SUD
Publie le dimanche 11 février 2007 par Open-Publishing1 commentaire

Eduardo Sarmiento Palacio, un des économistes les plus prestigieux de Colombie, a retenu l’attention des spécialistes débattant de la globalisation, par ses propositions en faveur d’une croissance économique couplée de justice sociale, en opposition aux recettes du modèle néolibéral, responsable des 125 millions de latino-américains soumis à la pauvreté.
Participant à la IXIÈME Réunion Internationale d’Économistes sur La Globalisation et les Problèmes de Développement qui vient de se terminer au Palais de conventions, à La Havane, il a souligné lors d’une entrevue à l’AIN, la responsabilité de la doctrine néolibérale dans "le recul social et économique, non seulement en Colombie, mais aussi dans toute l’Amérique latine et la Caraïbe, par la pratique de cette politique".
Il a fait référence, en particulier à la vingtaine d’années perdues du fait de l’application de la philosophie de marché qui n’a fait qu’accentuer le fossé entre riches et pauvres dans la région, battant l’un des records d’inégalité de la planète.
Quelle est la proposition ?
– Une politique sociale d’État est nécessaire pour assurer l’accès aux services basiques à toute la population, en particulier les soins et l’éducation, du fait de l’échec du secteur privé dans ce domaine.
– Parallèlement, une micro économie doit être mise en place, donnant la priorité aux création d’emploi et à la production, avec une Banque centrale non autonome, qui joue plus sur l’orientation du crédit et investisse dans des secteurs dynamiques, qui ont des chances de se développer, stimulant l’industrialisation, ainsi que d’autres mesures qui enrayent les dangers, les déséquilibres et les injustices du commerce international.
Sarmiento Palacio, sorti ingénieur civil en 1963 de l’Université Nationale de Colombie et Docteur en Économie de l’Université de Minnesota, en 1971, souligna comment durant de nombreuses années on a considéré les réformes néolibérales comme un processus irréversible et que les propositions de changement n’étaient que des fictions académiques sans viabilité pratique.
Et la réflexion de notre interlocuteur est validée par la nouvelle Amérique latine qui dessine des projets d’avant garde pour le Venezuela, le Brésil, la Bolivie, l’Argentine, l’Uruguay, l’Équateur et le Nicaragua, où ses nouveaux gouvernants introduisent des changements et obtiennent des résultats tangibles en dehors de la Bible néolibérale fondamentaliste du Consensus de Washington, la Mecque du marché. A coté de cela, ajouta t-il, vous avez des pays comme Cuba, Venezuela et Argentine qui n’appliquent pas des politiques monétaristes.
L’Argentine fut la première à abandonner le modèle du Fond Monétaire International et sa croissance approche les 10 % en 2006, de même que le Venezuela et Cuba, grâce à l’emploi de ressources financières pour développer et atteindre un renforcement de l’État de telle sorte qu’il puisse diriger des aides vers les secteurs sociaux qui en le plus besoin. Il est intéressant de remarquer, a dit Palacio, que la majorité des pays de cette latitude ont refusé les « bontés » des traités de libre commerce à l’intérieur de la conception de libre marché imposée par l’administration Bush.
Cependant, alors que la région subit la pire récession sociale et économique du siècle, l’opinion publique s’est réveillée et les électeurs ont dénoncé par les urnes (mais aussi par des explosions sociales) l’échec du système et veulent le remplacer. Il y a peu, le Président Hugo Chavez a montré comment l’État peut récupérer les entreprises d’énergie et les télécommunications privatisées en dessous de leur valeur réelle, en respectant les lois constitutionnelles, rappela t-il.
Auteur du livre « Les nouveaux défis du développement » (1998) Sarmiento Palacio n’hésite pas à donner son vote de confiance à l’Alternative Bolivarienne pour les Amériques (ALBA), car « elle représente une solution orientée vers l’industrialisation, l’emploi, le marché interne, basée sur la solidarité, de manière à ce que les pays les plus pauvres puissent avoir des compensations et un avenir » expose t-il.
La Havane, 10.02.07
J’ai trouvé cela dans la Une d’aujourd’hui de l’Agence Cubaine d’Informations...
Preuve que çà cogite, partout, pour sortir du piège libéral et du carcan capitaliste.
En plus, je suis bien content de combler une toute petite partie du trou laissé par le voyage de Danielle BLEITRACH.
Bien à vous, les amis des peuples qui luttent pour leur liberté !
NOSE DE CHAMPAGNE
Messages
1. LE PROCESSUS DE WASHINGTON DENONCE, ET LES PROPOSITIONS DU SUD , 11 février 2007, 17:57
Voila qui renforce tant idéologiquement, que politiquement ,le camp des antilibéraux ,ce dont justement énonçaient avec force certains altermondialistes ,en accord avec Marie George Buffet ,en visite à BAMAKO ,ces derniers jours.
Roger bretagne