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Val-de-Marne : les polices municipales autoriséesà s’armer

Publie le giovedì 27 maggio 2004 par Open-Publishing

DERNIÈRE À RÉSISTER en Ile-de-France, la préfecture du Val-de-Marne dépose
les armes. Changeant de stratégie par rapport à ses prédécesseurs, le
préfet, Patrice Bergougnoux, a répondu favorablement aux dernières demandes
d’armement de leur police municipale présentées par les maires de
Bry-sur-Marne et Villiers-sur-Marne. Conformément à la loi du 15 avril 1999,
les policiers municipaux des deux communes pourront donc être armés après
avoir été formés par la police nationale au maniement de revolvers 38
spécial, armes de poing de 4e catégorie.

« Pour l’instant, ces deux communes sont les seules à avoir demandé
l’armement de leurs policiers, précise Pierre Derrouch, directeur de cabinet
du préfet, aucune autre demande n’est en cours d’instruction. Dans les deux
cas, lors de la signature de l’arrêté, le préfet a rappelé leurs obligations
aux deux maires concernés car il n’est pas question d’accorder cet armement
à la légère. »

Trois ans d’attente Jacques-Alain Bénisti, le député-maire UMP de Villiers,
attendait cette décision depuis trois ans, depuis que les policiers
municipaux villiérains avaient été privés d’armement sous la pression de
l’ancien gouvernement. « Nous étions le dernier département de la région
parisienne à ne pas avoir la possibilité d’armer nos polices municipales,
souligne l’élu. A deux reprises, nos agents ont été confrontés à des
situations dangereuses, des braqueurs armés. Il faut qu’ils puissent se
protéger. » Son collègue, Jean-Pierre Spilbauer, le maire de Bry, poursuit
un raisonnement semblable. « Nos agents travaillent 24 heures sur 24 et sont
souvent confrontés à des comportements agressifs, violents. Ils nous
demandaient cette possibilité depuis longtemps. Cela ne résoudra pas tous
les problèmes mais il m’est apparu indispensable de donner à notre police,
considérée comme l’une des plus compétentes, la possibilité de mieux assurer
la sécurité des populations. » A Villiers, cette autorisation de port d’arme
devrait se traduire par une réorganisation des heures de service de la
police municipale. « Ils pourront assurer des missions à des moments un peu
plus délicats, par exemple, les vendredis et samedis soirs jusqu’à une ou
deux heures du matin », explique Jacques-Alain Bénisti.

En mission « à des moments plus délicats » Les deux maires sont conscients
de la responsabilité qui leur incombe. « Ce n’est pas une décision de
soulagement, souligne Jean-Pierre Spilbauer. Nous travaillons au projet
depuis trois ou quatre ans et nous avons mené une véritable réflexion. » Pas
question non plus, pour son collègue de Villiers « de les transformer en
cow-boys ». Dans cette commune, la formation pourrait commencer assez
rapidement afin que les policiers municipaux puissent s’armer pour l’été. A
Bry, le délai sera un peu plus long. Dans un premier temps, à partir
d’octobre, seules les patrouilles de nuit seront dotées d’un armement.

Du
côté de la police nationale, le scepticisme demeure chez les syndicalistes :
« Nous sommes contre toutes formes de municipalisation de la police, insiste
Alain Paiola, responsable départemental du syndicat Alliance police
nationale, et encore davantage contre leur armement. Nous regrettons déjà
que les policiers nationaux n’aient pas davantage de séances de tirs, la
police municipale en aura encore moins, il y a trop de risques de dérive.
Que la police municipale se cantonne sur des tâches comme les points-écoles,
la verbalisation des parcmètres ou qu’elle assure les gardes des
sous-préfectures, mais qu’elle laisse la sécurité à la police nationale. »

Changeant de stratégie par rapport à ses prédécesseurs, le préfet, Patrice
Bergougnoux, a répondu favorablement aux dernières demandes d’armement de
leur police municipale présentées par les maires de Bry-sur-Marne et
Villiers-sur-Marne.

Hélène Bréault et Fabienne Huger

Le Parisien