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Aux Victoires, Aillagon n’aura pas l’air défait : France 2 retransmettra la cérémonie en différé.

Publie le vendredi 27 février 2004 par Open-Publishing

Comment protéger son ministre des méchants intermittents ?

Simple : le différé.

C’est la solution inaugurée le 11 février par France 3 pour les Victoires de la musique classique et qui sera reprise par France 2, demain, samedi, pour les Victoires de la musique.
Et ce après que le ministre de la Culture a été étrillé la semaine dernière lors des César, diffusés en direct sur Canal +.

A 20 h 55, quand le téléspectateur s’installera pour assister au début de la cérémonie retransmise depuis le Zénith de Paris, celle-ci aura en fait démarré dix minutes plus tôt.

Et si jamais, mettons à 21 h 39 au Zénith, un intermittent se lance dans une diatribe anti-Aillagon, le téléspectateur, à 21 h 49, n’en verra rien : en dix minutes, le réalisateur aura eu le temps de couper l’intermittent...

France 2 aurait-elle trouvé le moyen de censurer les intermittents ?

Que nenni, répond Yves Bigot, directeur des variétés à France 2 qui assure que le différé n’est pas une consigne de Jean-Jacques Aillagon : « Le Conseil supérieur de l’audiovisuel exige de nous que nous maîtrisions notre antenne. Il y a eu plusieurs incidents de direct ces derniers mois sur France Télévisions : les intermittents chez Pujadas, Dieudonné chez Fogiel... Le différé permet juste de mieux maîtriser l’antenne. »

Et les artistes qui ne manqueront pas d’adresser des compliments à Aillagon ? « ça, on ne coupera pas, je le garantis. »

Yves Bigot affirme que le différé est davantage destiné à se prémunir d’une rupture sauvage de la transmission, comme celle provoquée par les intermittents en septembre lors d’un débat avec Luc Ferry sur France 2 : « En cas d’interruption du faisceau, on aura le temps de réparer. » Il assure aussi que l’intervention des intermittents du spectacle, prévue de longue date, est maintenue.

Représentés au sein du conseil d’administration des Victoires, ils ont demandé au chanteur Sanseverino de lire un texte sur scène. Mais Sanseverino va-t-il s’adresser à une chaise vide ? Hier, au Zénith, une rumeur a couru selon laquelle Jean-Jacques Aillagon serait absent de la cérémonie. « Il va passer une mauvaise soirée, indiquait un membre des Victoires, mais ce serait pire s’il ne venait pas. » Message reçu : hier soir, le ministère a confirmé la venue d’Aillagon.

Libération