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Déclaration juive d’opposition internationale à attaquer l’Iran

Publie le dimanche 24 août 2008 par Open-Publishing
5 commentaires

Les tambours de guerre pour attaquer l’équipement nucléaire, les réacteurs de l’Iran battent tant en Isra-l qu’aux Etats-Unis. La récente déclaration du New York Times, 18 juillet, écrite par l’historien israélien Benny Morris, sert à consolider ces forces politiques. L’opposition Juive exprime ici son indignation afin d’empêcher cette épouvantable proposition.

Cette clameur de guerre contre l’Iran n’a pas seulement rencontré l’opposition populaire, mais va aussi à l’encontre de la diplomatie silencieuse qui a engagé l’Iran aussi bien dans des relations suivies avec l’agence nucléaire de l’ONU que dans des négociations commerciales économiques avec les Etats-Unis eux-mêmes. Israel s’est également engagé à poursuivre un cessez-le-feu qui a tenu maintenant un mois, au soulagement des populations, tant d’Israel que de Gaza. A la lumière de l’ambiance politique de raison et de négociations qui se prépare, la mentalité militariste a gonflé sa logique de guerre en essayant de créer les conditions préalables pour une nouvelle guerre. Morris cherche à inventer de telles querelles en vue de conditions préalables.

“Ils utiliseront probablement n’importe quelle bombe qu’ils construisent, tant à cause de l’idéologie qu’à cause de la peur des opérations préventives du nucléaire israélien. Par conséquent une frappe nucléaire israélienne pour empêcher les Iraniens de prendre les dernières dispositions en vue de l’obtention de la bombe est probable. L’alternative permet à Téhéran d’avoir sa bombe. Dans l’un ou l’autre cas, il y aurait de grandes chances pour un holocauste nucléaire du Moyen-Orient.”
http: // www.nytimes.com/2008/07/18/opinion/18morris.html

Cette promotion de l‘inévitable joue sur la mémoire juive et israélienne de l’Holocauste Nazi afin de recueillir toute source de soutien en faveur d’une frappe militaire d’Isra-l contre l’Iran, en provoquant une réaction et en causant une nouvelle guerre en y engageant les Etats-Unis. C’est particulièrement déplorable en vue du fait que 16 agences de renseignements américaines ont conclu que l’Iran n’a pas de programme d’armes nucléaires et n’en a pas eu depuis cinq ans.

Nous louons le courage héroïque de Mordechai Vanunu qui a dévoilé des secrets nucléaires israéliens, en rejoignant nos voix à sa condamnation des réserves illégales d’Isra-l d’ogives nucléaires et son soutien à l’appel pour un Moyen-Orient dénucléarisé.

La mentalité appelant à une guerre d’anéantissement réciproque comme solution de sécurité est incroyablement contradictoire en soi. La fabrication d’une menace de type nazi cherche seulement à fournir de la crédibilité pour un tel appel à la guerre, tout comme les raisons invoquées pour une occupation, percevant un complot palestinien pour jeter les Juifs dans la mer. La référence à l’idéologie iranienne (Islam) comme la source de confrontation ne tient pas tête à l’examen rigoureux, vu que le défi politique à Isra-l par le Président Iranien Mahmoud Ahmadinejad, n’est pas un appel à l’éradication, malgré une mauvaise traduction.

Nous recherchons la sécurité pour tout les concernés en affirmant le droit pour tous à la sécurité. Quoique que nous n’accordions aucune crédibilité à la perspective d’un conflit inévitable, toutefois nous faisons objection contre l’hystérie des « Iran-bashers » qui sont maintenant désespérés dans leurs faux départs répétitifs pour créer une autre guerre inutile. La tentative d’obliger l’Iran à se plier aux résolutions de Conseil de sécurité perd sa force juridique, diplomatique et politique, alors que les États-Unis et Isra-l ignorent systématiquement la diplomatie de l’ONU et les décisions de la Cour Internationale de Justice concernant la Palestine. Nous demandons à tous ceux qui sont opposés à une confrontation militaire avec l’Iran d’écrire à leurs représentants gouvernementaux demandant que l’Etat d’Isra-l soumette son équipement nucléaire à l’inspection internationale et signe le traité de non-prolifération nucléaire (NPT) comme l’Iran l’a fait, plutôt que de lancer des menaces de guerre.

D’autres approbations peuvent être ajoutés en envoyant un message à saalaha(atz)fokus.name

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Sydney, Australia
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Women in Black
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Women in Black
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We as Union Of French Jews for Peace, UJFP, totally agree with your position and response to Benny Morris about attack on Iran.
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Messages

  • STOP aux fauteurs de guerre Américano-israellien !Nous ,refusons ces pratiques voulues et organisées par le capitalisme international.momo11

  • La notion de "déclaration juive" me laisse un peu perplexe...Surtout quand on connaît l’audience des inconditionnels du bellicisme Israélien ne serait-ce que dans les médias Français (ne parlons pas des Américains).

  • éventuellement, concernant les positions de l’UJFP contre la guerre en Iran, faire une recherche par google sur le site www.ujfp.org

    Ci-dessous, quelques textes fondamentaux de ce dossier

    Patrice


    ujfp-titre.gif

    Sur la guerre et le mouvement anti-guerre : dossier

    Comment analyser la situation pré-guerre aujourd’hui et surtout comment s’inscrire dans la construction d’un mouvement anti-guerre en gestation ? Il nous a semblé utile de faire partager nos réflexions en BN à tous les membres de l’UJFP.

     1 - L’éditorial (note : ci-après) de Nahla Chahal dans notre rubrique "Textes divers" (Une guerre mondiale n’est pas un fait divers !) contribue largement à éclairer les caractéristiques de la guerre annoncée.

     2 - L’argumentaire de Rudolf Bkouche (ci-dessous) contribue à resituer historiquement le rôle impérialiste des USA dans la région et en particulier en Iran, et à préciser les enjeux géostratégiques, notamment le rôle de l’Arabie Saoudite.

     3 - La contribution de Michèle Sibony (à la suite) cherche à reprendre pourquoi et surtout de quelle manière l’UJFP devrait s’inscrire dans la construction du mouvement anti-guerre.


    Texte de Rudolf Bkouche

    Quelques remarques pour une déclaration anti-guerre

    Il importe de distinguer la lutte contre la guerre de tout soutien à un régime, en particulier le régime iranien. En effet la guerre sera un désastre moins pour les régimes que pour les peuples et c’est un point qu’il faut mettre avant.

    Il faut rappeler à ceux qui soutiennent la guerre au nom de l’exportation de la démocratie, que l’Occident n’a jamais souhaité que des régimes démocratiques s’établissent au Moyen-Orient, ce qui aurait porté atteinte au pouvoir des sociétés pétrolières d’une part et imposé aux Etats occidentaux d’accepter un échange équitable avec les démocraties régionales.
    Il faut rappeler la volonté d’établir une démocratie en Iran dans les années cinquante avec Mossadegh. Pour des raisons pétrolières, la tentative de Mossadegh a été combattue et les grandes compagnies pétrolières, soutenue par les gouvernements britannique et américain, ont imposé le retour du Shah.
    Il faut rappeler aussi que le discours anti-islamiste n’est qu’un prétexte. On critique l’intégrisme iranien moins en ce qu’il est intégrisme qu’en ce qu’il est anti-occidental, alors que l’on accepte l’intégrisme de l’Arabie Saoudite, alliée de l’Occident, dont les gouvernants participent au côté des occidentaux à la mondialisation financière.

    Il ne faut pas oublier les questions géopolitiques régionales qui se jouent au Moyen-Orient entre la puissance montante qu’est l’Iran, perse et chiite, et les puissances traditionnelles arabes et sunnites aujourd’hui alliées de l’Occident. Ces conflits régionaux remettent en question le rôle de l’Arabie Saoudite et l’alliance entre celle-ci et les Etats-Unis et d’autant plus fortement que d’une part l’Arabie Saoudite a besoin d’alliés pour maintenir son pouvoir à la fois sur le plan religieux et sur le plan économique, et que les Etats-Unis ont besoin de bastions avancés au Moyen-Orient, l’Arabie Saoudite étant considéré comme l’un de ces bastions. On peut penser que le plan saoudien de règlement du conflit entre Israël et les Palestiniens a pour objectif moins les droits des Palestiniens que le maintien des puissances traditionnelles arabes et sunnites et de leur prééminence dans un monde musulman dans lequel ils sont minoritaires. Le soutien aux Palestiniens apparaît alors comme une arme idéologique qu’il faut savoir mettre en avant lorsque nécessaire, mais point trop n’en faut comme l’a montré le refus des banques saoudiennes de remplacer l’UE lorsque cette dernière a suspendu son aide à l’Autorité Palestinienne ; le prétexte invoqué était le danger de mesures de rétorsion américaines, alors que les placements financiers saoudiens lui permettraient de faire pression sur les banques occidentales. Mais ces placements rapportent et sont plus importants que le développement de l’économie palestinienne.

    Enfin, que la guerre soit imminente ou que les discours bellicistes ne soient qu’une forme d’intoxication, la question est essentiellement celle de la mise en place de ce que certains appellent le "choc des civilisations", construction idéologique qui a pour premier objet d’assurer la place privilégiée de l’Occident (Etats-Unis, Union Européenne, et leur bastion avancé au Moyen-Orient, l’Etat d’Israël) dans la mondialisation. C’est contre cette idéologie que nous devons lutter.


    Texte de Michèle Sibony

    Comment s’inscrire dans le mouvement anti-guerre

    La situation d’aujourd’hui est la suivante, non seulement les Etats-Unis menacent de plus en plus clairement l’Iran, les armes affluent au Moyen Orient, l’Iran est encerclé de bases militaires, non seulement Israël soutient cette guerre à venir et l’encourage activement à travers la planète, mais il y participe en déstabilisant la Syrie par des incursions aériennes et des bombardements ciblés, mais la France avec son gouvernement soutient aussi cette intervention. Et les communautés juives du monde entier, la française en tête (rappelons nous du meeting organisé à la mutualité par le CRIF sur l’Iran), soutiennent la guerre persuadées de soutenir ainsi Israël.

    Nous sommes devant une union sacrée en train de se constituer autour de la guerre qui va entériner le rôle et la présence des juifs et d’Israël dans le camp dominant « occidental » contre le Moyen-Orient tout entier, (Liban, Syrie, Iran, Irak …) Cette situation fait des juifs et d’Israël de véritables otages et consacre aussi par la même occasion le lien indéfectible entre les deux contre lequel nous luttons : une telle guerre ne peut avoir de « bonne issue », elle ne peut déboucher que sur des catastrophes humaines et économiques dont les juifs qui auront été mis en avant pour ses causes, seront retrouvés en tête pour la responsabilité de ses conséquences.

    Evidemment, tout cela échappe au point de vue dominant actuel dans les communautés juives et au pouvoir en Israël. Dans ces bureaux-là on ne voit pour l’instant que la position privilégiée accordée, la protection quoi qu’il arrive promise aux juifs, et les avantages à en tirer : le blanc seing sur les territoires occupés, la colonisation, l’impunité totale, qui renforce ad nauseam le sentiment de toute puissance. Tout cela ne peut que nous alarmer et nous faire vivre ces menaces de guerre sur le mode d’une urgence vitale qui nous concerne tout particulièrement.

    Il faut ajouter le fait qu’après tout nombre d’entre nous ont des amis ou de la famille en Israël et dans les Territoires palestiniens occupés, et qu’ils peuvent légitimement s’inquiéter pour leur sort en cas d’explosion guerrière dans cette zone si petite du monde.

    Il faut aussi évoquer la « disparition » des perspectives pour un Etat palestinien, qui est le pendant annoncé de cette guerre. Le remodelage de la région ne semble pas avoir prévu de Palestine indépendante. Qui voudrait privilégier ici les perspectives d’un Etat binational devra imaginer quelles bases de convivialité il resterait en Israël Palestine après une guerre américano-israélienne dans toute la région. Une guerre de plus, cette guerre-là, rejetterait aux calendes grecques toute perspective de paix entre Israël et les Palestiniens et le monde arabe, entre les juifs et les arabes…

    Mais il existe en France aussi d’autres gens qui vivent la guerre annoncée comme une catastrophe imminente et une tragédie en partie personnelle. Tous ceux dont le monde arabe et musulman est « le monde d’origine » tout au moins en ce qui concerne leur culture, et qui assistent impuissants au dépècement de l’Irak berceau de l’humanité, « libéré » de son tyran certes ! Mais quel cynisme ! De même que l’Afghanistan s’est vu libéré de ses Talibans et pour sauver ses femmes… Et leur angoisse est immense de voir ce monde menacé de destruction sous leurs yeux.

    Il y a donc des catégories de Français très directement concernées par l’urgence, auxquelles il faut adjoindre tous ceux qui dans ce pays refusent par humanité et pour les plus nobles des raisons quelles que soient leurs origines, la guerre et ses horreurs, et refusent d’entrer dans la sordide mise en place du choc des civilisations, et ils sont très nombreux. Et puis il y a aussi ceux qui pensent que c’est une guerre lointaine, qu’elle ne les touchera pas, et qu’elle les débarrasserait même à moindre coût des « terroristes » de la planète. Quelle illusion !

    Le niveau d’urgence et d’angoisse de ces groupes n’est pas le même, on l’aura compris, et l’on devrait en tenir compte dans nos débats et dans la construction d’un mouvement anti-guerre.

    La première qualité d’un mouvement anti-guerre et peut être la principale en France réside précisément dans sa transversalité. Il répond aux clivages communautaires possibles décrits ci-dessus, en créant un champ collectif de résistance citoyenne, ou tous se retrouvent contre… il rassemble et joue le Ta’ayoush au lieu de la division…

    S’agissant de construction, la façon dont on pose la première pierre recèle déjà la forme ultime de la maison. Poser en préalable au mouvement anti-guerre, comme première pierre la question du régime iranien définit une forme finale très problématique. Cette exigence principielle fait peser à l’avance une suspicion sur la nature d’un mouvement anti-guerre qui soutiendrait en fait le régime iranien sous couvert de lutter contre la guerre. C’est le soupçon qu’il nous faudrait laver afin de pouvoir dire que l’on s’oppose à la guerre ; nous l’avons dit et voté unanimement lors du congrès : « L’ UJFP ne doit pas se laisser enfermer dans la rhétorique de propagande guerrière, véritable conditionnement des opinions qui dit que si l’on ne soutient pas l’attaque contre l’Iran cela signifie que l’on soutient l’Iran ou le gouvernement iranien. L’exemple de l’Irak doit là aussi être rappelé ». S’inscrire dans le mouvement anti-guerre par la voie de la suspicion et en commençant par faire le jeu de la propagande de guerre, n’est pas un choix particulièrement rassembleur. Ce n’est pas celui que nous avons fait.*

    Cependant notre rôle est aussi de refuser les divisions, qui sont avec la paralysie peut-être le but recherché , et de chercher plutôt les convergences, non pas en disant tout et son contraire ce qui serait stupide et immobilisant, mais en nous associant à tout ce qui s’organise du mouvement anti-guerre avec un mandat, le nôtre : dire ce que nous pensons, convaincre dans les directions qui nous semblent juste, favoriser les mouvements larges populaires ceux qui n’ont pas peur des arabes dans les manifs par exemple, (surtout si on ne parvient pas à les contrôler) ; on comprend bien que c’est là que se joue la manière de poser la première pierre ; une manière de faire ensemble en incluant en intégrant , en construisant qui fera que tout naturellement nous serons des milliers dans les rues sur des bases élaborées en commun et même s’il y a des différences, nous aurons tous appris les uns des autres, et nous aurons gagné à la fin de cette construction sur le terrain social français aussi : nous aurons réussi à créer un autre « nous ».

    Ne pas tenter ces convergences nous exclurait de cette option qui se jouerait alors sans nous, de façon communautaire et pas pour le mieux n’en doutons pas, ni sur le terrain du mouvement anti-guerre, ni sur le terrain social français.
    En résumé il s’agit de construire un mouvement large et populaire ou un mouvement contrôlé et contrôlant par les élites.

    Deux tentatives de construction s’amorcent en Ile de France, l’une qui s’est organisée par la base, en appelant tous les convaincus qu’il faut lutter contre la guerre à se réunir sans préalable, et à élaborer ensemble le mouvement. Certes les pièges sont nombreux, c’est plus lent, il faut éviter les infiltrations indésirables, négationnistes, antisémites, racistes en tous genre, l’extrême droite fascisante. Il faut aussi accepter le dialogue et chercher des consensus, l’UJFP est présente dans ce comité et travaille dans le sens d’ une élaboration consensuelle et constructive, la plus large possible en respectant les règles éthiques.

    L’autre tentative s’élabore, semble-t-il, à l’appel de quelques associations présentes dans le collectif pour une paix juste (AFPS avec des contacts choisis par elle, LDH, mouvement de la paix et d’autres, qui cherchent à convaincre certains syndicats et partis, sur un texte élaboré en commun, et appelleraient ensuite au ralliement général sur cette base. Ce n’est pas la même démarche, sont-elles exclusives ou doivent-elles l’être ? Je répondrais : avons-nous le choix ? Commencerons-nous par diviser ? Est-ce notre rôle et notre place ? De nombreux appels et coordinations vont se constituer ailleurs, en province, selon l’une ou l’autre ou de nouvelles méthodes. Si nous voulons faire avancer nos idées, la première des choses est de lutter contre les divisions, peut-être en critiquant mais tant que c’est possible en cherchant les convergences. Si nous trouvons un appel meilleur qu’un autre, à ce stade, ils peuvent tout à fait fusionner et c’est à cela que nous devrions pousser. Rien ne nous interdirait pour l’instant de rejoindre le second appel … si nous y étions conviés. Nous y exprimerions les mêmes nécessités et les mêmes points de vue qui sont les nôtres en toute liberté.

    Bien sûr il y aura aussi, n’en doutons pas, des textes falsificateurs qui chercheront à nous embarquer dans des solutions et des responsabilités symétriques, mais nous connaissons cela si bien à l’UJFP où nous luttons depuis des années contre ces faux programmes de paix, nous sommes entraînés à débusquer les pièges, et les dérives qu’ils dissimulent. Nous en avons fait chaque fois l’analyse et l’avons expliquée : d’Oslo à Camp David, de la feuille de route à l’initiative de Genève, et à Annapolis. Qui mieux que nous pourra déjouer et expliquer ces tentatives lorsqu’elles apparaîtront.

    Notre rôle dans cette construction est de chercher toutes les convergences possibles sur une base large et consensuelle, qui accepte des différences, mais ne cède pas sur l’essentiel : Refus de la guerre d’écrasement et de domination que les Etats-Unis et leurs alliés veulent mener au Moyen-Orient, en Iran, après l’Irak et avant quel autre pays ? Rien ne justifie cette guerre. Refus d’un monde qu’ils veulent remodeler à l’instar de cette région avec le pouvoir de la force en lieu et place de toute loi.

    * A propos de propagande de guerre notons que la plupart des commentateurs de radio française ont accolé l’expression « qui prétend rayer Israël de la carte » au nom de Ahmadinejad, un peu comme Suleiman « le Magnifique » ou Pépin « le Bref ».

    http://www.ujfp.org/modules/news/article.php?storyid=278


  • texte de Nahla Chahal annoncé dans le commentaire précédent


    Une guerre mondiale n’est pas un fait divers !

    Le président américain l’a qualifiée de 3ème guerre mondiale. Les journaux français ont beau faire précéder l’annonce par des « il craint » et « il met en garde », la dissimulation était trop grossière pour passer. Georges Bush menace.

    C’était à la suite de la visite du président russe à Téhéran. Et pour compléter un dispositif de guerre déjà en place, l’administration américaine a inscrit cette semaine les gardiens de la révolution, leur brigade Qods, le service logistique du ministère de la défense iranienne, et les trois plus grandes banques du pays sur la liste des organisations terroristes. Des sénateurs américains opposés à ces décisions, ont expliqué qu’elles donnaient le feu vert à Bush pour attaquer l’Iran sans plus avoir à demander l’autorisation du Congrès. Il lui suffirait de se référer aux lois de la « guerre contre le terrorisme »…comme quoi tout s’enchaîne. Bush taille lui-même des lois selon ses désirs, puis il s’y appuie comme sur une vérité objective.

    Une guerre, mondiale ou semi-mondiale, une guerre tout court, est ce qu’il y a de plus horrible qui puisse arriver aux hommes. Son rejet devrait être à la mesure de l’horreur qu’elle représente. L’opposition à la guerre devrait être si catégorique, sans l’ombre d’une complaisance quelle qu’elle soit, sans le soupçon d’une tentative de « compréhension » de ses prétendues raisons. Sans cela, il n’y aura aucun espoir de l’entraver. Sans cela, l’opposition à la guerre serait du faux-semblant et de la lâcheté.

    Des préparatifs avancés

    Car tout est quasiment prêt pour la guerre : côté logistique militaire purement technique, comme côté conditionnement politique, psychologique et de propagande. Le transfert des armes et des unités spéciales vers des bases américaines dans l’océan pacifique et en Asie mineure est déjà accompli, les scenarios des plans A et B sont publiquement discutés par les « think tanks » les plus avisés. La presse américaine a dévoilé qu’il y a eu vers la fin du mois d’août un survol des grandes villes des EU par des avions américains transportant des missiles à tête nucléaire. Les explications, excuses, et autres promesses de sanctions des responsables de cet incident, jugés irresponsables parce qu’ils ont fait encourir des risques effrayants à la population américaine (que dire alors de ceux qui vont les recevoir sur leur têtes !) ont confirmé les faits. Mais il fallait bien transporter ces petites bombes atomiques, ou mini nukes comme on les appelle gentiment. Enfin, dernière nouveauté, le président Bush réclame au Congrès un budget supplémentaire et exceptionnel de 88 millions de dollars pour modifier en toute urgence les bombardiers B2, de sorte qu’ils puissent porter « une arme expérimentale destinée à la destruction de bases militaires souterraines », ce qui de l’avis d’un congressman opposant ne vise ni l’Iraq ni l’Afghanistan où ces bases sont inexistantes.

    Le conditionnement politique et de propagande n’est pas moins avancé. Il y a une vulgarisation de l’idée de la guerre contre l’Iran qui la rend familière, et en quelque sorte attendue. La diabolisation du régime iranien, cet « autre fondamentalisme de l’Islam qui se complète avec Al Qaida », ayant déjà été faite, il fallait lui trouver une dangerosité spécifique. Le soutien aux actions militaires contre l’armée américaine en Iraq et en Afghanistan, que Condoleezza Rice n’arrête pas d’évoquer, comme preuve de la mauvaise conduite iranienne, n’est pas un argument convaincant ou du moins il nest pas suffisant, parce que certains effrontés se demanderont ce que font les troupes américaines dans ces deux pays si lointains des EU, qui en plus sont les voisins de l’Iran, et pourquoi il serait terroriste de les y attaquer. Georges Bush a donc définitivement décidé de lier la guerre qu’il se prépare à lancer à la défense d’Israël menacé dans son existence par le président Ahmadinajad. C’est donc « pour les juifs » et en leur nom que cette guerre aura lieu. Les dirigeants israéliens y sont à fond, qui sillonnent le monde pour convaincre du danger iranien : Olmert à Moscou, Paris, Londres, Levni à Pékin et Barak à Washington. Resté at home, le vieux Shimon Perez (enfin) président dIsraël n’en est pas moins actif : il compare le président iranien à Hitler et Staline (à la fois !). Hitler ? N’est-il pas tout à fait justifié, consensuellement admis, qu’éradiquer Hitler et le nazisme est chose légitime ? Il n’y aura personne pour contredire une telle conclusion.

    Quant à la « menace nucléaire iranienne », M.El Baradei et l’ensemble de l’AIEA peuvent continuer jusqu’à l’infini à sortir rapport après rapport affirmant que l’Iran est bien loin de maîtriser la technologie nucléaire et qu’il n’y avait aucune preuve des intentions iraniennes de développer un programme nucléaire militaire. Peine perdue ! On nous la refait à l’Iraquienne. Des « preuves » aussi ténues que le célèbre sac (de farine ou de sucre, allez savoir), que Colin Powell avait brandi devant les caméras du monde entier, disant avec le sérieux d’un homme affligé par la lourdeur de sa mission, que le dit sac contenait une arme bactériologique capable de détruire l’ensemble des EU. Il s’etait rétracté par la suite, quand il avait démissionné de ses fonctions, disant qu’il a été trompé par les services américains. Mais c’était trop tard : la guerre contre l’Iraq et son occupation avaient eu lieu, et si Powell est parti, les troupes américaines continuent jusqu’à aujourdhui la destruction du pays des mille et une nuits. Souvenez-vous qu’en 1991, la direction américaine avait publiquement promis de renvoyer l’Iraq à l’âge de pierre ! Souvenez-vous des centaines de photos satellites de sites et de bâtiments iraquiens soupçonnés d’activité nucléaire, des photos soumises à « l’opinion publique » via la presse, et qui donnaient à chacun le sentiment qu’il savait ce qui se passait, qu’il était informé et respecté ! L’administration américaine sait mettre en scène. Elle compte sur un long processus de conditionnement pédagogique et psychologique, dûment mené par les medias (sous contrôle), par les programmes éducatifs, en somme par une idéologie qui a gagné, celle de l’immédiateté, et de son corollaire, l’amnésie, celle aussi de la désintégration des notions fondamentales : la référence au Droit, les principes de droits humains universels, le rejet du racisme etc., qui rendaient abjectes des politiques de traitement de certaines populations comme des « populations en trop ». Avec la théorie dominante de « clash des civilisations », ces bases fondamentales ne sont plus au goût du jour. Les préparatifs du type médiatiques et psychologiques, ne reposent plus uniquement sur le leurre. En plus de ce dernier et des tonnes de mensonges, ils cherchent à construire une « légitimité » populaire dans les pays occidentaux, légitimité qui instrumentalise un état d’esprit : un mélange de justification par la prédation, dont les noms modernes sont le profit et les gains à obtenir quels que soient les moyens, et par la peur bleue de l’Autre, les musulmans aujourd’hui, les « peaux jaunes » demain ? {{Les raisons de cette nouvelle guerre}} C’est un combat pour la mainmise sur les ressources énergétiques dont les gisements les plus étendus se trouvent dans le triangle irako-saoudo-iranien. Le Moyen-Orient représente également une région géostratégique, carrefour entre les trois vieux continents que sont l’Asie, l’Afrique et l’Europe. La profondeur de son marché est indéniable. S’ajoutent à ces éléments deux autres : la volonté de couper la route à la ré-émergence d'un ou de plusieurs pôles mondiaux, des pôles que représenteraient dans l’avenir proche une Chine montante, une Russie qui reprend ses esprits, une Inde retenue facticement sous l’emprise américaine…c’est en quelque sorte une guerre « préemptive » ! Et puis, qu’ont à perdre les EU ? les guerres, cela fait marcher l’économie, celle de l’industrie de guerre qui est très vaste et dépasse la seule fabrication d’armes, cela crée un sentiment nationaliste face à l’ennemi, et résorbe une main d’½uvre laissée au chômage par la casse des grandes industries traditionnelles et de l’agriculture… Ceux qui meurent dans ces guerres ne sont que les enfants des pauvres devenus encore plus pauvres, ou bien les immigrés « clandestins » à qui on promet des « green cards » et un salaire qui fera vivre la famille. Examinez donc la liste des soldats américains tués en Iraq ! Cette nouvelle guerre qui s’annonce à l’horizon représente également une fuite en avant : l’administration américaine rencontre des difficultés en Iraq et en Afghanistan, des hésitations de la part de certains de ces alliés mondiaux et régionaux, des mouvements de résistance qui font subir des défaites successives à Israël, son protégé favori, un peuple palestinien qui continue après soixante ans, et malgré tout ce qu’il subit, à résister et à ne pas s’aplatir ? Qu’à cela ne tienne ! On élargit le cercle. Si gérer les situations exige de les maîtriser et que cette maîtrise s’avère difficile à réaliser, on sabote le terrain ! Il faudrait réexaminer les approches qui disent que la situation en Iraq a « échappé » aux mains des américains, qu’une nouvelle guerre est peu probable car ils ne pourraient quand même pas occuper l’Iran. Le mode de gestion des suites des guerres n’est pas celui de la stabilité mais, au contraire, celui du chaos. Qui se souvient de la théorie des guerres locales contenues ou « endiguées » ? Tant que ces guerres, régionales ou civiles, ne menacent pas les intérêts du maître suprême, elles peuvent éclater, s’embraser et durer autant que ça dure…. Elles seront aussi, surtout, initiées, provoquées. L’Iraq est désintégré, et l’administration américaine travaille pour la désintégration de l’Iran et de l’ensemble de la région. Elle se contentera de gérer le chaos ! Certes, une multitude de raisons, de processus, ont fragilisé ces sociétés, rendant leur désagrégation envisageable. Mais cette situation est mise à profit, instrumentalisée, accentuée et exacerbée par ladministration américaine qui n’agit pas à cet égard dans l’ombre. Quand ils parlent de la région du Moyen Orient, les diplomates des EU sont passés maîtres dans l’art de manier un langage très bizarre, fait presque exclusivement d’évocation de « groupes sociaux », de « communautés », « d’ethnies », de « tribus », et de « notables »... A les entendre, on se croirait dans un mauvais film, construit à partir de clichés orientalistes !

    La démocratie par la guerre ?

    Longtemps, Georges Bush s’est entêté à parler de démocratie en construction en Iraq, et de l’amélioration de la situation de ses citoyens, osant même aller jusqu’à le donner en exemple à suivre pour les autres pays de la région. Il a dû se raviser, le scandale étant devenu trop évident. Pour l’Iran, le président américain voudrait mobiliser les consciences autour du danger d’un certain islam radical, en opposition à l’islam modéré avec lequel l’entente est possible.

    Cette discussion est sûrement à l’ordre du jour dans les sociétés dites musulmanes, y compris en Iran où des courants intellectuels et politiques, islamistes ou autres, se confrontent sur tous les niveaux. Mais il appartient aux peuples de ces pays de la mener. Les années de dictature sanguinaire et de despotisme noir finissent par épuiser les sociétés sur lesquelles ils s’abattent, par écraser leur dynamisme et par les démunir, y compris face à des armées d’occupation, comme cela a été le cas pour les Iraquiens, (qui ont tenté, malgré tous les malheurs endurés sous Saddam Hussein, de résister depuis la première heure, et qui n’ont toutefois pas reçu l’occupant « avec des fleurs », comme le prédisaient certains iraquiens travaillant à la solde des américains).

    Par ailleurs, comment peut-il être envisagé une seule seconde de considérer la guerre comme un moyen d’établir la démocratie ? User de cette justification pour rendre sympathique et tolérable une guerre ou une occupation n’est que du cynisme. Qu’il s’agisse de l’Iraq, de la Syrie ou de l’Iran, comme de n’importe où ailleurs, ce qui est en cours relève du déploiement de l’hégémonie américaine, et de nulle autre raison.

    Une terrible perspective

    Le panorama de l’horreur qui se déroule devant nos yeux en Iraq serait une pâle illustration de ce qui pourrait arriver si une agression aussi vaste et aussi monstrueuse que laissent présager les préparatifs en cours est déclenchée demain. L’Iraq était exténué par 12 ans d’embargo, par un effondrement quasi-total de l’idéologie du régime, de sa légitimité et de sa crédibilité aux yeux du peuple iraquien. L’Iran est un pouvoir régional montant, et ses capacités de riposte sont intactes, voire renforcées par beaucoup de facteurs. L’embrasement de l’ensemble de la région suite à une telle agression est tout à fait prévisible. Compter sur l’opérationnalité de la contradiction sunnite–chiite est un leurre, et ne repose que sur un scénario de chaos provoqué. Le monde entier ne sera pas à l’abri des conséquences désastreuses de la guerre américaine contre l’Iran. Il le sera encore moins si les impulsions de M. Kouchner et l’atlantisme de M. Sarkozy les poussent à rejoindre les intentions criminelles de Georges Bush.

    Mais s’opposer à l’éventualité de la guerre ne peut pas être (uniquement) motivé par le prix que payeront, de toutes les manières, les sociétés éloignées du champ des bombardements et des opérations militaires. Il y va du sens de l’existence humaine. Accepterons-nous de vivre dans la jungle, sous la coupe de la loi du plus fort, avec pour seuls critères la faisabilité et le calcul des profits…accepterons-nous la barbarie ? C`est au fond de cela qu’il s’agit !

    Nahla Chahal, 28-10-07

    CCIPPP34. http://ccippp34.protection-palestine.org

    http://www.ujfp.org/modules/news/article.php?storyid=274

  • Courageux Benny Morris et plein de bon sens. Cette volonté guerrière US et israelienne et inadmissible.
    L’UJFP fait partie des groupes d’obédience juive également courageux et responsables, je les ai vus défiler dans la manif pour la paix en Palestine, place d’Italie. On ne peut que saluer leur ouverture d’esprit et leur résistance à cette fanatique volonté belliciste et colonisatrice de l’équipe Bush et de ses alliés israeliens.

    Soleil Sombre