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L’affrontement se durcit entre Métrobus et les antipublicitaires

Publie le mardi 27 janvier 2004 par Open-Publishing

La société assigne 60 personnes au civil.

La tension monte d’un cran entre Métrobus, filiale du groupe publicitaire
Publicis, et les commandos antipublicitaires qui, à plusieurs reprises, ont
organisé des actions de barbouillage d’affiches dans le métro (Le Mondedu 3
décembre 2003).

A la mi-janvier, Métrobus a décidé d’assigner au civil une soixantaine de
personnes interpellées sur les lieux.

Elles ont reçu une convocation du tribunal de grande instance de Paris à la
date du 10 mars. Le plaignant demande qu’elles soient condamnées
solidairement à verser la somme de 980 000 euros, soit le montant estimé du
préjudice subi. "Selon la procédure engagée, chacun est redevable de la
totalité de la somme, souligne Alexandre Faro, avocat du collectif. Or il
est difficile de demander à quelqu’un d’être responsable de choses faites
par un millier de personnes."

Face à cette offensive judiciaire, un Collectif des soixante a été créé afin
de récolter des fonds. Ils devaient exposer leur stratégie de défense mardi
27 janvier, lors d’une conférence de presse, où s’exprimeront deux
porte-parole, aux côtés de deux avocats du collectif.

Soucieux de définir les responsabilités des actions menées dans le métro,
Métrobus avait déjà engagé d’autres procédures. Suite à la première
opération de barbouillages menée dans la soirée du 17 octobre 2003, où près
de 200 personnes se sont retrouvées en sept endroits de Paris et ont
sillonné les quais et les couloirs du métro, pots de peinture et marqueurs
en main, la filiale de Publicis a déposé plainte contre X... le 3 novembre.
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Elle a aussi assigné en référé l’hébergeur Ouvaton pour obtenir l’identité
des animateurs du site qui appelait au rassemblement. Suivant une ordonnance
du juge des référés du tribunal de Paris, délivrée début décembre, Ouvaton a
dû divulguer à Métrobus les renseignements concernant les deux animateurs du
site. Mais la société a de nouveau saisi le tribunal de grande instance,
estimant qu’Ouvaton fait preuve de "résistance abusive", car l’adresse de
l’un d’eux n’est pas valide. Le tribunal devrait rendre son jugement jeudi.
Entre-temps, le site Internet s’est installé aux îles Tokelau, loin de la
législation française.

Depuis le début décembre et les premières actions dans le métro parisien, le
mouvement a essaimé. En régions, une douzaine de villes relayent désormais
le mouvement et des petits groupes s’en prennent régulièrement aux affiches,
notamment contre la publicité sexiste.

C’est justement ce côté cible mouvante qui agace Métrobus et les sociétés
d’affichages, affectées par ces "barbouillages". Elles voudraient bien
savoir qui se cache derrière le patronyme de Robert Johnson, personnage
présenté par les militants de l’anti-pub comme l’initiateur du mouvement et
dont le nom est repris sur les sites Internet du mouvement. Et mettre fin à
ses agissements.

LE MONDE