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Les battements d’ailes d’un papillon

Publie le mardi 2 août 2005 par Open-Publishing

de Sarah Pétrovna Struve

Quelqu’un a subitement coupé l’alimentation des réacteurs et l’avion glisse dans un feulement silencieux.

Est ce nous qui avons faits cela lorsque nos mains déposèrent dans l’urne le bulletin « NON » au libéralisme sauvage. On veut nous faire porter à tout prix cette prétendue faute afin de laisser s’insinuer, peut à peut, par tous les pores de la société, par tous les discours des médias orweliens, un fascisme banal et quotidien.

Les battements d’ailes d’un seul papillon... Le sentiment que plus rien n’est résistible à la force brutale, que tout est révisable, l’Histoire, l’économie et en corollaire la valeur humaine avec comme seule solution envisageable, l’affrontement.

Peut être est ce l’effet de la dépressurisation brutale mais soudain le cœur se serre, un étrange sentiment d’asphyxie, de rétrécissement brutal du champs des libertés assaille ceux qui encore, en une fraction de seconde, gardent un espace de mémoire, l’instant que ne s’éteignent leurs cerveaux sur fond de musique de supermarché.

Là-bas, en bas, à Marignane s’érige une stèle à la gloire de l’O.A.S.

Là-bas en bas, Monsieur Sarkozy victime victimisante, veut nous faire don de sa personne, à nous qui n’en demandions pas tant. Et les souterrains londoniens s’éventrent sur nos peurs, en un pale reflet des restes du monde... Pour ceux qui, déjà périrent ce n’est que néant. La douleur, quant à elle, elle s’accroche aux basques des survivants

Là-bas, en bas, Monsieur Hollande dit à propos des « charters groupés pour clandestins : « Pourquoi pas, ci c’est d’une façon humaine... » Monsieur Hollande fait du fascisme comme Monsieur Jourdain fait de la prose, sans le savoir, un peu comme nous tous à travers nos silences, nos renoncements

Là-bas, en bas, la chasse à l’homme est ouverte et on abat par avance tous ceux qui semblent pouvoir être, un jour ou l’autre, coupables de tout et de rien.

Là-bas, en bas, les âmes se perdent dans les dédales du consumérisme, enfonçant dans les soldes, leurs têtes apeurées.

Là-bas, en bas, la Sauvagerie libérale embrase toute la planète insinuant peu à peu, l’effroi de l’autre et donc de soi pour un repli en des tours d’ivoire assassines

Là-bas, en bas, chaque camp stigmatise l’autre de vocables démoniaques et chacun a son Dieu à ses côtés. Les marchands d’armes quant à eux, comme toujours, restent ouverts aux arguments de chacun, pourvue que la grande dévoreuse les fassent prospérer.

Là-bas, en bas, d’entre les nuages que déchire l’avion fou, alors qu’il vire majestueusement de l’aile, que le monde tourneboule et change de base, se devine sur la surface de la terre, une figure énigmatique. Est ce 1984 qui frappe à nos portes ?

L’avion se rapproche de plus en plus vite du sol. Juste avant quelques pensées tentent encore de retenir confusément l’impacte imminent :

Et ci l’inhumanité du libéralisme économique triomphant était le véritable vecteur de cette vague de violence irrédentiste qui peut à peut envahie, bouillonne et monte, sans que plus rien ne puisse la contenir, inondant les bas-fonds de notre monde.

Peut être, faudrait-il que chaque humains, chaque âme, puisse, au moins le temps d’un instant, faire taire la fureur environnante, faisant entrer en soi cette lumière silencieuse qu’est le pardon et la tendresse à travers le champ millénaire des ruines de l’humanité, amour planté au quatre coins cardinaux telle une acupuncture mégalithique à l’encontre de la souffrance, afin que la moindre parcelle de vie soit préservée, soit aimées. Il se peut aussi que quelques sages perdus dans l’immensité terrienne le font depuis toujours dans la simplicité monastique de leur âme dénudée. Que grâce à cela il n’y ai pas plus de malheur et de souffrance que l’on puisse imaginer en cette terre ?

Se peut il que quelque part les héritiers de François d’Assise, des sages soufis, de Séraphin de Sarov, de Gandhi, insufflent de tout leur être le désire d’amour & de paix, le désir de cette véritable liberté qu’est la découverte de soi même afin de mieux savoir aimer l’autre de l’infiniment petit à l’immensité cosmique.

Les battements d’ailes d’un papillon...

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