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Malgré l’annonce, lundi, du rétablissement de leurs droits, des chômeurs réclament la réparation...

Publie le samedi 8 mai 2004 par Open-Publishing

Malgré l’annonce, lundi, du rétablissement de leurs droits, des chômeurs
réclament la réparation du préjudice.

Par Ondine MILLOT

Une victoire, pas la fin du combat. Hier, 150 nouveaux chômeurs
recalculés de Belfort, de Mulhouse et du département de la Haute-Saône
ont annoncé qu’ils allaient rapidement déposer plainte contre les
Assedic. Une démarche qu’ils entendent mener à terme malgré la promesse
faite lundi par le ministre de l’Emploi Jean-Louis Borloo de rétablir
tous les recalculés dans leurs droits. « Il y a eu des déclarations, mais
tant qu’il n’y a pas de décision de l’Unedic, rien n’est fait », explique
leur avocat André Chamy.

D’autant que, qui dit rétablissement des droits ne dit pas réparation du
préjudice subi. « Certains chômeurs ont dû déménager, aller habiter chez
des amis, vendre leur voiture, retirer leur enfant de la cantine... On
ne voit pas comment on pourrait passer l’éponge sur quelque chose qui
est aujourd’hui reconnu comme une erreur », renchérit Marc Moreau,
responsable à AC ! Pour maintenir la pression, l’association de chômeurs
appelle à un rassemblement devant le tribunal de grande instance de
Paris le mardi 11 mai à 14 heures. C’est là que doit être rendu le
second jugement suite aux plaintes de recalculés. Le premier, prononcé
par le tribunal de grande instance de Marseille le 15 avril, avait donné
raison à 35 demandeurs contre l’Unedic et l’Assedic.

A la CGT-chômeurs, on opte pour une position de vigilance intermédiaire.
« Nous avons remporté une victoire, nous n’avons plus l’intention de
continuer à systématiser les poursuites, indique François Desanti,
responsable du dossier recalculés. Mais tant que l’on n’a pas un décret
formel et publié, il faut rester présent, ne pas retirer les plaintes
déjà déposées, et gérer au cas par cas les demandes de dommages et
intérêts. Certaines personnes ont tout perdu. » A Lille, 27 chômeurs qui
avaient porté plainte devant le tribunal de grande instance ont choisi
la temporisation : ils ont demandé le report de l’audience les
concernant « en attendant de connaître la nature des textes que
présentera monsieur Borloo ».

http://www.liberation.fr/page.php?Article=203326&AG