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Porté par sa campagne, Mélenchon face au défi du rassemblement

Publie le mercredi 7 décembre 2016 par Open-Publishing
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Fière de « tous ses indicateurs en hausse », la campagne de « la France insoumise » de Jean-Luc Mélenchon doit répondre au défi du rassemblement, notamment pour les législatives, face à des partenaires rétifs à se laisser dissoudre dans un cadre imposé.

« Tous les indicateurs sont positifs, les meetings de Jean-Luc Mélenchon font salle comble, le livre-programme s’arrache comme des petits pains, il y a une augmentation des soutiens » en ligne, s’est enthousiasmée lundi Danielle Simonnet, co-coordinatrice politique du Parti de Gauche.

Créé autour de la candidature de M. Mélenchon en février, le « mouvement-campagne de la France insoumise » réunit plus de 170.000 « appuis » en ligne : militants du Parti de Gauche, du Parti communiste, d’Ensemble, syndicalistes, associatifs ou simples partisans. Mais au-delà, depuis sa première convention nationale mi-octobre, elle est devenue un label, défini par un sigle (le phi grec pour figurer « FI »), une association de financement, une charte et un programme.

Sorti en poche jeudi, « L’avenir en commun » (Seuil), qui détaille pour trois euros 83 mesures en sept grands chapitres, s’est déjà vendu à plus de 28.000 exemplaires en l’espace du week-end. Un nouveau tirage de 60.000 exemplaires est en cours. Très à l’aise sur tous les réseaux sociaux, Jean-Luc Mélenchon a également dépassé ce weekend les 100.000 abonnés à sa chaîne Youtube (30.000 en octobre dernier) la transformant en première chaîne d’une personnalité politique.

Petit accroc dans ce paysage idyllique, les derniers sondages -effectués avant le retrait de François Hollande- montrent un certain tassement des intentions de vote pour le député européen, crédité d’environ 12%, contre 15% en moyenne auparavant.

A cela, le PG, cofondé par l’ancien socialiste, a répondu que M. Mélenchon apparaissait « comme le vote nécessaire et salutaire dans une période marquée par la décomposition du système », à droite comme à gauche.

Mais un autre front délicat s’est ouvert pour M. Mélenchon, qui a engrangé ces dernières semaines des soutiens de poids. Les militants communistes ont majoritairement décidé d’appeler à voter pour lui et ceux d’Ensemble, à l’unanimité. Des renforts que le candidat a pris soin d’accueillir sans fanfaronner puisqu’ils ne constituent pas à proprement parler des « ralliements ».

 « La France insoumise est une des composantes » -

« Notre appel à voter Jean-Luc Mélenchon ne signifie pas notre entrée, notre ralliement au cadre de la France insoumise que nous trouvons trop étroit », a prévenu le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent. Il a défendu le principe d’une campagne « autonome » et refusé de signer la « charte » rédigée par la France insoumise pour les législatives. Les mêmes réticences ont été exprimées chez Ensemble.

Le texte prévoit notamment une discipline de vote pour le groupe parlementaire issu des élections, une candidature sous la bannière France insoumise, quitte à ce que les sigles des partis figurent en plus petit sur les bulletins de vote, et une adhésion à l’association de financement, à charge pour elle de répartir ensuite les moyens. Une charte qui pour Eric Coquerel du PG « n’oblige aucun parti à se dissoudre ».

Jean-Luc Mélenchon et Pierre Laurent, en froid depuis des mois, devaient se rencontrer cette semaine. A l’issue de cette entrevue, les équipes des différents appareils entameront des négociations. Mais déjà plus d’une semaine après le vote des communistes - les plus longs à convaincre -, rien n’était encore calé lundi soir.

Dans cette situation d’attentisme, les signataires de l’appel Front commun se sont réunis samedi pour élaborer des pistes possibles. Militants communistes, d’Ensemble, intellectuels comme Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot ou Patrick Chamoiseau, souhaitent obtenir de Jean-Luc Mélenchon qu’il élargisse le cadre de sa France insoumise, pour y accueillir ceux qui refusent de s’y dissoudre.

« J’espère que Jean-Luc Mélenchon comprendra : la France insoumise est une des composantes donc ce n’est pas le sujet » qu’elle chapeaute les autres, explique Isabelle Lorand, membre de l’exécutif du PCF. Mais alors que, localement, déjà nombre de communistes sont prêts à se présenter aux législatives dans ce cadre, elle est convaincue que « ça se passera bien, on ne va pas se tirer une balle dans le pied ».

http://www.liberation.fr/france/2016/12/05/porte-par-sa-campagne-melenchon-face-au-defi-du-rassemblement_1533250

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