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Quand les patrons veulent faire la guerre aux ouvriers, le gouvernement désarme les salariés

Publie le jeudi 22 juillet 2004 par Open-Publishing
7 commentaires

Alerte ! quand le droit de grève des uns est menacé, c’est celui de tous qui risque de disparaître

Ainsi donc ce gouvernement de droite extrème veut abattre le droit de grève ! Déja extrèmement difficile à mettre en oeuvre, le préavis de cinq jours francs (samedi et dimanche non comptés) obligatoire dans la fonction publique et les services publics, ce préavis est fait soit disant pour permettre de négocier pour éviter la grève.
Dans les faits, aucune direction n’accepte de négocier "à froid", et le plus souvent, les négociations n’ont lieu qu’après un conflit dur. La médiation proposée existe déjà dans la loi, mais n’est jamais mise en oeuvre avant la grève.

Deux belles "ficelles" viennent être trouvées par le comité d’experts sur la " continuité du service public ( COMMISSION MANDELKERN) :
 un salarié désireux de faire grève devrait le faire savoir personnellement 48 heures avant.
 porter le préavis de 5 jours à 10 jours (+ samedi et dimanche)

Si ces dispositions venaient à être adoptées, c’en est en pratique fini du droit de grève !

Imagine-t-on les pressions qui pourront être faites sur le salarié qui déclarera deux jours avant son intention de faire grève ?
Si l’on prend un exemple : je veux faire grève à compter du Lundi.
Je dois déclarer mon intention le mercredi précédent au plus tard (le samedi et dimanche, normalement non travaillés ne comptent pas dans le délai) !
Le syndicat, lui, a du déposer le préavis depuis deux semaines !

Deux semaines à subir la propagande patronale et les pressions individuelles sur les salariés !

A la "Sécu" (où je travaille), des directeurs n’hésitent pas à utiliser l’agent de nos cotisations sociales pour tenter de briser la grève : ils ont les moyens de diffuser aux frais des salariés toute propagande anti-syndicale, chaque jour s’il le faut, et ils ne s’en privent pas !

Comble du cynisme, le salarié qui changerait d’avis se verrait puni :
 s’il veut faire grève sans l’avoir déclaré, c’est une absence illégale, cause de licenciement pour faute grave
 s’il ne veut plus faire grève, sa rémunération sera quand même réduite
Cette déclaration d’intention devriendrait un véritable "contrat".

Un salarié gréviste pourrait de toute façons être quand même réquisitionné par le préfet (cette possibilité existe déjà).

En "contrepartie", le salarié pourrait saisir le "tribunal administratif" : la justice de classe !

Si on n’y prend pas garde, si chacun-e ne défend pas bec et ongles les salariés du secteur public, le droit de grève, déjà bien improbable, sera impossible à exercer !

Les salariés du public sont souvent à la pointe du combat social solidaire de la classe ouvrière : c’est souvent grâce à eux, parce qu’ils osnt nombreux à être syndiqués, parce qu’ils sont nombreux à faire grève, parce qu’ils ont une relative liberté de faire grève, que la classe ouvrière a conquis des droits ; casser leur droit de grève, c’est affaiblir tout le mouvement social, c’est affaiblir toute la classe ouvrière.

Un rêve de patron qui pourrait se réaliser !

A nous de contrecarrer leur casse des conquêtes sociales !

Une seule réponse : la solidarité de la classe ouvrière (les travailleurs en fait) !

LIMONS LES DENTS DES PATRONS !

salutations syndicales

Patrice Bardet, délégué syndical (révoquable par les syndiqué-e-s) Ufict-CGT

pièces jointes :
 histoire du droit de grève
 déclaration d’Anicet le Pors, membre de la commission, condamnant les conclusions du rapport

Le rapport intégral (434 ko)

Messages

  • La greve ne peut en aucun cas devenir un droit accordée par le patronat ou la loi.

    La greve doit rester l’arme ultime des travailleurs, soutenue par la population,pour faire ceder le gouvernement.

    Les pouvoirs publics,le patronat sont hors-jeux dans les luttes sociales, nous n’avons pas à leur demander le droit de nous défnendre.

    Vive la lutte des classes, vive la révolution.

    Marcos

    • La grève est un acquis de la lutte et le droit de grève grâce à ces luttes a été inscrit comme un droit constitutionnel et individuel.

      Je suis prête à faire grève (reconductible) pour défendre mon droit à ouvrir ma bouche et à m’organiser.

      Je suis dans le doute quant à la volonté des directions syndicales de défendre cet énième droit acquis et qui se retrouve comme bien d’autres attaqué.

      Je vois déjà venir l’Etat avec ses gros sabots dans le rapport Mandelkern : rendre le fait de grève comme une décision purement individuelle. Par exemple, le ou la salariée qui a des difficultés pour s’exprimer, qui a peu accès à l’écriture, comment pourra-t-il ou pourra-t-elle signifier sa volonté de faire grève. Je les vois les pressions sur les personnes les plus précaires aussi, je les vois bien tourner les cheffaillons avec leurs petites réflexions bien significatives pour nous faire fermer la bouche et courber le dos.

      Jusqu’à maintenant, j’étais de contrat de droit privé dans le service public, je pouvais faire grève sans préavis (jurisprudence de Lille concernant des emplois jeunes grévistes) et j’ai usé de ce droit tant que cela m’était nécessaire, mais j’ai pu le faire car je connaissais mes droits, et j’avais déjà mené des luttes auparavant dans ma boite, qu’il s’agissait de l’avenir de centaines de milliers de jeunes qui se retrouveraient au chômage à la fin des 5 ans, que c’était un problème politique. Puisque ce dispositif de merde a été crée introduisant dans de nombreuses institutions publiques du droit privé, et que le salariés de droit privé ne sont pas soumis au préavis de grève (même s’il est souhaité par les patrons !), j’ai rendu la pareille en usant des contradictions de ce statut. (Encore une stratégie de précaire pour se défendre quand les syndicats de ma boite refusaient de le déposer ou s’engageaient à le faire puis ne le faisaient pas créant des abandons de poste le jour des mobilisations !).

      Bon maintenant, cette expérience reste dans le domaine de l’exception, la plupart des gens qui font grève sont contraintes de déposer un préavis (public) et même dans le privé, la plupart des grèves sont couvertes par un préavis. De toutes façons, cette attaque est grave, le premier coup du gouvernement c’était la massue des Retraites amputées, le énième, c’est de nous fermer définitivement la gueule, en s’attaquant en en effet, comme tu le dis Patrice, aux bastions de notre classe, afin de nous désorganiser dans ce qu’il reste encore d’organisé parmi nous !

      Après, je me dis, que le gouvernement a beaucoup trop confiance. Au printemps 2003, beaucoup de salariés de la SNCF étaient motivés pour partir en grève reconductible, le pouvoir ainsi que certaines directions syndicales leur on rappelé qu’ils n’étaient pas attaqués dans leur secteur par cette contre réforme des retraites, puis il y a même eu des dirigeants CGT (désolée camarade, cette critiques reste fraternelle à ton égard, d’ailleurs c’est plus un constat qu’une critique) qui sont descendus du Siège de la centrale de Montreuil, pour rencontrer les camarades en grève et leur dire de reprendre le travail.

      Ce que je veux dire par là, c’est que ce n’est pas par manque de motivation que la SNCF n’a pas engagé réellement une grève reconductible, il y avait une tactique de division dans cette attaque. Et c’est vrai qu’il était essentiel pour la grève générale d’avoir les cheminots et les traminaux avec nous. Leur grève affaiblit immédiatement l’organisation sociale et permet à d’autres secteurs d’entrer dans la grève ; c’est l’expérience de décembre 1995 qui me fait dire cela. Et les réflexions dans les AG de l’Education en mai 2003 !

      Mais si le droit de grève est attaqué, cela peut donner un espace de revanche aux salariés de ces bastions et si une grève partait à la SNCF, plus d’un secteur mobilisé ces dernières années (et notamment en 2003) pourrait revenir à la charge. L’impuissance est aussi profonde que la colère, le sentiment de baillon pour ceux qui ont lutté ces dernières années plus particulièrement est fort. Mais si un espace parvenait à s’ouvrir avec tout ce qu’on a pris dans la tronche comme claques, secteurs après secteurs, à l’image des sans papiers violemment jetés du square séverine, si cet espace parvenait à s’ouvrir, alors la colère et la motivation collective pourrait être étonnante de ressorts et d’inventivités.

      C’est pourquoi, quelque soit notre secteur, notre statut (trouver les moyens d’expression à votre portée, pourvu que ce soient des moyens démocratiques à la base sous forme de solidarité concrètes), qu’on soit syndiqué ou non, il est imporatnt d’être attentifs à ce qu’ils vont nous infliger à la rentrée, il y a matière à reconstituer ce tous Ensemble qui a failli ces derniers temps !

      Je suis prête à faire grève, Thatcher n’aurait pas fait mieux !

    • Quelqu’un a-t-il regardé la situation sociale des (nombreux) pays où le service minimum existe ?

    • Ce que j’en sais, c’est que là où ça existe, les voyageurs sont en danger : rames surchargées, passagers entre deux wagons, ...

      Ils savent très bien que déjà pendant des grèves peu suivies cela existe, le service minimum présente un réel danger pour les usagers. Sinon, cela aurait fait longtemps qu’on l’aurait vu appliqué.

      MOBILISATION GENERALE !

  • LIMONS LES DENTS DES PATRONS !

     Non, ARRACHONS, car si tu limes ça repousse encore mieux !

     Et pour la CGT, la Conf,- je parle bien de la Conf - le dernier exemple avec EDF, aprés les retraites, et la sécu .... pas la peine d’en dire plus.

    La CGT a encore trahi. Pas tout le monde bien sùr. Pas le MEDEF, et le régime CRS. Pas ceux non plus qui ont compris, et ils sont de plus en plus nombreux, le petit jeu de la CGT. Reste des militants sincères. Un jour, ce syndicat, va finir comme la CFDT. La CGT- la Conf -, est un boulé et un obstacle.

  • Je n’ai pas beaucoup d’espoir pour les 15 ans à venir, un seul, la précipitation du monde "libéral" à la conquête de la domination planétaire ne peut engendrer que l’accélération d’un chaos de plus en plus planétaire acompagné de la montée en puissance des terrorismes non états-uniens car ces derniers sont les maîtres à jouer du terrorisme, je leur décerne l’oscar du terrorisme planétaire dont le 11 septembre ne fut que l’appéritif de ce qui les attends. Le monde soviétique s’est effacé, les mafias y sont au pouvoir face aux constitutionelles mafias américaines. Origine de fortunes des Kenedy (?) fortunes nazieie et saoudienne (Ben Laden & Co) des Bush (?). Le danger est grand pour la démocratie. Le terrorisme planétaire s’installe d’aucun vont l’appeler anarchie et se crisperont sur des réflexes réactionnaires alors que l’Anarchie n’a rien a voir avec cela, elle a une dimension "humaniste" qui se trouve aux antipodes de la marchandisation de l’humain et de la logique du fric dieu et maître.
    Je craints que la réponse à cette logique ne soit similaire à celle du "Smith" dans Matrix 1 au flic quant à ces hommes intervenant contre Trinity "vos hommes sont déjà mort ! " Paradoxalement, ce vieux flic symbolise l’état de l’humanité actuelle, désemparé, opposant des systèmes obsolètes à une violence qui l’a déjà dépassé. Les autres matrix ne sont à mes yeux que de la merde.