Oser rêver l’avenir , à nouveau - Tout est à nous !de : La Louve vendredi 15 février 2013 - 17h21 - ![]() 2 commentaires
![]() Futurisme, surréalisme, dadaïsme... quels sont leurs équivalents aujourd’hui ? Sans remonter aussi loin, quand j’étais enfant, on me demandait encore à l’école de rédiger une dissertation sur "le futur", et c’était même un de nos sujets favoris. Dès qu’il s’agissait de peindre ou de décrire "le futur", "l’an 2000", c’était magique, et nous, petits enfants, délirions tous de concert : voitures volantes, nourriture en pilule, voyages dans l’espace, plus de maladie, tout le monde serait riche... Aujourd’hui, à l’école, on ne demande plus aux enfants de rêver l’avenir, "le futur". On ne leur demande plus de rêver du tout, d’ailleurs... On entraîne ces petites têtes à "penser au concret", à faire preuve de "pragmatisme" (accepter leur condition, celle de leurs parents, dès leur plus jeune âge)... Tiens... Au cinéma non plus, il n’y a plus, depuis longtemps, de films comme "Tron", "Dune", "2001..." ou même, "Retour vers le futur"... Allons plus avant, regardons le "monde du travail"... Où en sont ici, la recherche, l’innovation... ces manifestations "travaillistes" du "futur" ? C’est simple, et les chiffres sont édifiants ( ici ou ici par exemple) ... La "R&D" (les groupes, pôles... de recherche et de développement, publics ou privés) ont quasi- disparu, sont hyper orientés sur des besoins immédiats du Capital financier pour se maintenir (l’un des plus gros "pôles publics de développement" en Ile de France est le Pôle "Finance Innovation" exclusivement dédié à la finance, comme son nom l’indique), ou sont sous-financés ; en France, Espagne, Grèce, Italie, Portugal ...c’est particulièrement net. Le savoir, la recherche, l’imagination, la création....ne sont plus valorisés et lorsqu’ils existent, ils sont cachés, comme des choses honteuses, mauvaises - mais surtout, en réalité, réservés à une élite. Trop dangereux de penser l’avenir. Trop subversif de même simplement concevoir un futur qui dépasse notre quotidienneté. Il faut, pour nous rendre bien névrosés, bien malades, morts-vivants.... que nous nous résignions à pédaler dans notre choucroute quotidienne sans pouvoir même oser rêver "autre chose". Résignons-nous ! Résignez-vous. En anglais "There is no alternative" (connu parfois sous l’acronyme "TINA") - "Il n’y a pas d’alternative"... Nous sommes dans l’immédiat. Le culte du "maintenant" règne. Il ne faut pas penser à demain, après-demain, encore moins. Sauf sur le mode angoissant : "on ne sait pas de quoi demain sera fait". C’est en fait le meilleur - et le seul ? - moyen de tuer l’esprit révolutionnaire qui souffle en chacun d’entre nous dès notre naissance... Sur le plan syndical et politique, finalement, c’est la même chose, et on retrouve cette cristallisation sur le "maintenant et ici". Nous en sommes réduits à gérer la merde que nous refilent les capitalistes. Celle qu’ils ont créée, nous finissons par accepter de la co-gérer. L’enfer est pavé de bonnes intentions... Syndics de (leur) faillite. Obligés de nous mutiler nous-mêmes. Obligés de vivre en schizophrènes. Interdiction de penser hors-limites. Et souvent, cette interdiction vient des organisations de la classe ouvrière elles-mêmes, même (surtout ?) celles qui se donnent le discours le plus radical. Alors que notre seul moyen de nous sauver, c’est de recommencer à rêver, à vouloir nous libérer par la création, l’imagination, l’imagination d’un nouveau monde, ce qui implique évidemment de briser les vieux cadres, préalablement - car finalement, c’est l’essence du communisme, d’oser rêver, comme l’avaient rappelé récemment Badiou ou Bensaïd, non pas "un autre monde" mais un monde nouveau, une autre société, et de la penser comme autre, différente, ET POSSIBLE... En 68 on disait " l’imagination au pouvoir" et en effet, et ce n’est pas un hasard, ce pouvoir, nous (le prolétariat) avons failli le prendre collectivement (car il faut en arriver là). On en voulait encore, alors, du futur. On se donnait le droit de le vouloir, et quiconque serait venu à nous prétendant que nous n’avions pas ce droit de nous accorder à nous-mêmes des droits (comme celui de rêver), il aurait passé un mauvais moment... Aujourd’hui, on devrait accepter qu’on nous condamne, chaque jour, à nettoyer les chiottes immondes du Capital en regardant le bout de nos chaussures, et en plus, en fermant nos gueules : "Et estimez vous heureux... ( aujourd’hui en tout cas, car demain...on verra...)" .... Comme si le contraire de "pauvreté et précarité", c’était "servitude et exploitation". Entendons-nous bien. Si on ne se décide pas - et vite - à faire de la politique avec un grand "P" (c’est à dire à la penser, à la parler, à en débattre au grand jour, au grand air, en commun, y compris, et à commencer par , sur les lieux d’exploitation) chaque jour, chaque heure, chaque minute... si on ne se décide pas à briser partout cette barrière protéiforme (totalement factice et idiote, et qui ne sert que la bourgeoisie) entre "syndicalisme" et "politique" (un autre visage de la division du travail établie par la bourgeoisie ?), on ne s’en sortira JAMAIS. Parler de politique c’est parler de créer. Créer les conditions de notre émancipation. Vouloir être libre. Cela il faut le revendiquer. Se projeter dans l’avenir. Oser rêver, au moins, la prise du pouvoir. "Tout est à nous" ! ![]()
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de : France 3 Régions
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jeudi 14 - 17h37
de : joclaude
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de : joclaude
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jeudi 14 - 17h14
de : Jeune Afrique - 03 février 2011
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mercredi 13 - 20h15
de : jy.D
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15 février 2013 - 22h37
La préoccupation du futur semble effectivement avoir marqué une vache-sérieuse-pause depuis quelque 20 ans dans la presse notamment, et forcément dans le grand public aussi qu’elle (la presse) anime ou désanime de son intrinsèque faiblesse.
La crise nous a semble-t-il coupé fortement les ailes de l’audace, de la réflexion, du rêve réel et concret. Pour les fana prospectivistes de long terme et futurologues (à l’américaine comme on dit rituellement) de toutes les nations je ne suis pas sûr dans leur cabinets secrets et leur "bécane" maline que la pensée de l’avenir soit morte pour eux autant que ça.
Mais je sais bien que la Louve pense à des choses beaucoup moins prosaïques et qui relèvent d’une saine ambition collective.
Le deuxième facteur en plus de la crise qui a semble-t-il comme on disait calmé le jeu c’est qu’on nous présente l’histoire en ce moment comme close et terminée, le néo-capitalisme devient comme le sommet fini de la pensée, trop de gens d’en haut ont évidemment intérêt à geler toute réflexion.
Mais of course ce sujet relevé par Osémy est beaucoup trop beau pour qu’on le réduise nous par nos banalités bornées à nous : un débat peut véritablement s’ouvrir, amis ,à vos hypothèses, à vos scénarios tendantiels, contrastés, en rupture ou catastrophiques....
A SUIVRE
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Ocséna
19 février 2013 - 10h22
Piste très intéressante que tu lances là, La Louve.
J’ai commencé une réponse pour contribuer à investir cet immense champ... des possibles, mais justement trop immense pour être traité par le biais de commentaires écrits fugitifs (car abandonnés dès que le sujet n’est plus en première page, l’abondance est telle !).
Donc j’ai laissé tomber, avec regrets...
Pourtant il y a infiniment plus à explorer et réfléchir utilement de ce côté que du côté de la disparition d’outils sur un sigle ou les manœuvres de tel ou tel clan, tendance, regroupement politicien...
J’aurais plutôt envie d’en parler des nuits et des nuits, mais au fond de ma cambrousse il n’y a guère que les sangliers et les écureuils pour causer. Je laisse donc ça, las, aux jeunes générations, ces "petits cons" qui ont tant de mal justement à penser leur futur...
Conserve longtemps ton énergie, continue de chercher, kamarad !
Chico