Pour la vérité sur la mort d’une bénévole de la Croix-rouge de Montélimar, Fatiha Belhaouari
Une lettre adressée aux gilets jaunes de Malataverne que je n’hésite pas devant la gravité de l’affaire à exposer aux yeux de tous notamment les camarades communistes de Bellaciao.
Bonjour les gilets jaunes,
Je vous remercie de m’accueillir dans votre groupe et aimerais vous exposer une affaire symptomatique de l’époque que nous vivons.
Il s’agit du décès d’une bénévole de la Croix-rouge de l’unité locale de Montélimar morte brutalement le 12 mars 2022 au siège de la Croix-rouge lors d’une brocante ; Marie-Hélène, gilet jaune de Montélimar, connaît l’affaire...
Elle s’appelait Fatiha Belhaouari, 49 ans, et avait 4 enfants ; elle a dû se faire vacciner 2 fois pour continuer son métier de femme de ménage et de bénévole à la Croix-rouge.
Madame Fatiha Belhaouari travaillait le mardi et le jeudi de 13 heure à 17 heures au tri du linge à la Nitrière à Montélimar.
Elle y travaillait bénévolement c’est-à-dire gratuitement depuis 2015 (chose qui est à la limite du droit voire de l’esclavage) ; elle cumulait selon la Croix-rouge 3 statuts : adhérente (elle y versait une cotisation annuelle) ; bénéficiaire (elle pouvait acheter des produits à bas coût à l’épicerie sociale) ; bénévole (l’association étant obligée par la loi de payer les cotisations sociales et de pourvoir à sa sécurité et santé pendant ses heures de travail).
Une ou deux fois par mois, le samedi, est organisée une brocante dont les bénéfices sont censés aider des familles en difficulté.
Le 12 mars 2022, Fatiha Belhaouari travaillait pour préparer sa dernière brocante.
Selon Nadir, son mari, elle est partie du domicile aux environs de 7 heures pour se rendre aux locaux de l’unité locale de la Croix-rouge, chemin de la Nitrière à Montélimar.
Une trentaine de personnes sont présentes dans les locaux : bénévoles, salariés de la Croix-rouge ; dehors, de nombreux clients se pressent déjà devant les grilles...
Fatiha Belhaouari, selon un document du groupement hospitalier de Montélimar, fait "son malaise" lorsqu’elle portait un carton et ce avant l’ouverture de la brocante (heure non connue ?).
Paradoxalement dans une enceinte de la Croix-rouge, personne ne prodigue les gestes de premiers secours : ni bouche-à-bouche, ni massage cardiaque, ni utilisation du défribilateur pourtant accroché à un mur du local.
Les seuls gestes prodigués selon le procès verbal de police et les témoignages écrits (dans "Le Dauphiné libéré" notamment) sont "des gifles" administrées à une personne inconsciente (maltraitance ou dispute qui a mal tourné ? Je crains cette dernière version...).
Le document médical que j’ai eu l’heur de consulter le laisse entendre. Madame Fatiha Belhaouari n’est pas décédée d’un arrêt cardiaque mais d’un oedème au cerveau et de problèmes d’épanchement de plève au niveau de la cage thoracique où elle portait des bleus...
Les pompiers lorsqu’ils arrivent 25 minutes après "le malaise" n’ont pas de mal à faire redémarrer le coeur mais curieusement ils attendent l’arrivée d’un médecin pour établir un diagnostic et transporter la victime vers le groupe hospitalier de Montélimar.
Madame Fatiha Belhaouari, dans le comas, est pris en charge de suite par le service de réanimation de l’hôpital ; ils font tout pour la sauver mais le cerveau est atteint ainsi que les poumons ; morte cérébrale avec le coeur qui fonctionne, elle est débranchée le 13 mars à 23 heures 56 après avis des médecins et du mari.
Pendant ce temps, le président de la Croix-rouge locale, Gérard Fournel, fait tout pour enterrer "l’accident du travail ayant entraîné la mort" ou éventuellement une rixe qui a mal tourné ? ; il ne le déclare pas à la CPAM en revanche s’affaire pour le permis d’inhumer et le transport de la dépouille vers l’Algérie où Fatiha a sa famille.
Le 16 mars 2022, le président de la Croix-rouge locale obtient le feu vert "d’un épidémiologiste de l’hôpital" et l’autorisation de la sous-préfecture de Die pour transporter par avion le cadavre via l’aéroport de Saint-Exupéry à Lyon.
Le mari, Nadir Belhaouari, sous le choc de la perte de sa femme avec qui il vivait depuis 24 ans, a beau se démener pour porter l’affaire devant la Justice, il rencontre d’énormes difficultés et ne comprend rien.
Sa plainte déposée au commissariat de police de Montélimar n’est pas suivie d’effets ; aucun témoin n’est entendu alors qu’ils étaient nombreux. Pire un mois après l’accident de travail de la bénévole de la Croix-rouge, il reçoit par SMS le classement de l’affaire effectuée par la brigadière de police qui l’avait entendu !
Hier, j’ai proposé l’affaire à maître Alain Faure, sans doute le meilleur avocat de Montélimar ; voyons s’il accepte....
J’ai constitué pour lui la plainte à déposer aux prud’hommes au motif de faute inexcusable de l’employeur ayant entraîné la mort d’une bénévole.
Pour l’heure, nous attendons les retours.
Voilà, je vous ai exposé une affaire qui pourrait intéresser le tout jeune Syndicat des gilets jaunes.
Je viendrais le 27 janvier à la réunion si toutefois quelqu’un m’y emmène en voiture.
Bien à tous.
Himalove, ex-journaliste
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Vos commentaires
# Le 24 janvier 2023 à 18:51, par Himalove
Si quelqu’un doute de la véracité de l’histoire, voici l’article du "Dauphiné libéré" dont je parle dans ma lettre ouverte.
https://www.ouest-france.fr/auvergne-rhone-alpes/montelimar-26200/drome-un-homme-porte-plainte-apres-le-deces-de-sa-femme-dans-les-locaux-de-la-croix-rouge-de-7773532
# Le 8 février 2023 à 17:09, par Himalove
Suivi de l’affaire Fatiha Belhaouari versus Croix-rouge de Montélimar
Le mari Nadir Belhaouari et ses 4 enfants désormais orphelins ont porté plainte au nom de leur mère décédée lors d’un accident de travail non déclaré ayant entraîné la mort d’une bénévole devant les Prud’hommes de Montélimar.
Ces derniers ont répondu fissa à leur demande ; le 20 février à 9 heures aura lieu la première audience dite de concertation face au représentant légal de la Croix-rouge.
Un détail révoltant que j’ai appris en interrogeant le mari : le transport du corps de la victime de l’accident de travail non déclaré à l’étranger en l’occurrence l’Algérie a été décidé "seul" par le président de l’union locale de la Croix-rouge de Montélimar.
Fatiha est déclarée morte le 13 mars 2022 à l’hôpital de Montélimar et elle est enterrée le 19 mars près d’Oran. Fatiha Belhaouari était de nationalité française...
Un petit erratum concernant l’avocat montilien intéressé par l’affaire : il s’agit de maître Alain Fort, un pénaliste bien connu.
# Le 21 février 2023 à 10:27, par Himalove
Une première audience dans l’affaire Fatiha Belhaouari versus la Croix-rouge a eu lieu hier, 20 février, au conseil des prud’hommes de Montélimar.
Le mari, Nadir, et les trois orphelins avaient face à eux le cabinet d’un avocat parisien, celui de maître Thibault Cayla dont les bureaux sont habituellement sur le boulevard Saint-Germain à Paris VIIème ; c’est dire l’importance de l’affaire pour le siège national de la Croix-rouge à Montrouge et la nouvelle directrice de l’institution, Nathalie Smirnov.
La dernière affaire en date traité par maître Thibault Cayla a été - selon la presse que j’ai consultée - la défense de la RATP contre des grévistes de la CGT...
https://www.leparisien.fr/paris-75/deux-agents-de-la-ratp-condamnes-pour-sabotage-08-03-2008-3296116164.php
L’accident de travail qui coûta la vie d’une bénévole le 12 mars 2022 au siège de la Croix-rouge de Montélimar lors d’une brocante caritative a droit a un traitement très particulier géré directement par Paris.
Il semblerait au regard des conclusions "in limine litis", déposées par maître Thibault Cayla, que le président de l’unité locale de Montélimar, Gérard Fournel, qui n’a pas déclaré l’accident de travail ayant entraîné la mort de Fatiha soit suspendu (il n’est plus le représentant légal) et que des enquêtes administratives et de gendarmerie, demandées par le mari à la préfecture de Valence, soient en cours...
La Croix-rouge parisienne via leur avocat cherche, aujourd’hui, à faire annuler le procès aux prud’hommes de Montélimar en le déclarant "incompétent"...
Or les fautes à l’endroit des codes du travail et de la sécurité sociale, commises par l’unité locale de la Croix-rouge, sont nombreuses et relèvent de la compétence du tribunal des prud’hommes.
Le pénaliste célèbre, maître Alain Fort, défendra la mémoire de Fatiha Belhaouari et les intérêts des ayant-droits.
Le procès de la Croix-rouge au tribunal des prud’hommes se tiendra le 5 juin 2023.
# Le 21 février 2023 à 19:06, par Himalove
Ce n’est pas la première fois que la Croix-rouge de Montélimar se distingue par le mauvais traitement qu’elle inflige à leurs "employés"... https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/drome/valence/montelimar-l-embarrassante-affaire-de-sous-paiement-des-salaries-handicapes-de-la-croix-rouge-1962526.html